Actives

LES PEDAGOGIES ACTIVES

Le terme pédagogie active apparaît pour la première fois dans l’ouvrage d’Adolphe Ferrière (1879-1960), L’école active (1922). Cette pédagogie soutenue par le mouvement de l’Éducation Nouvelle, inclut de nombreuses méthodes, techniques, procédés et moyens tels la méthode Montessori, la pédagogie Freinet, les pédagogies non-directives, les coopératives scolaires, la correspondance et le journal scolaire, le travail de groupe, le centre d’intérêt, les techniques de résolution des problèmes, les jeux de simulation, les projets et contrats pédagogiques, les exposés d’élèves, etc. Toutes ces “pédagogies” s’inscrivent essentiellement dans les courants constructiviste et socio-constructiviste. 

De nombreux pédagogues et chercheurs sont à l’origine de ces diverses méthodes : Maria Montessori (1870-1952), Adolphe Ferrière (1879-1960), Edouard Claparède (1873-1940), Ovide Decroly (1871-1932), John Dewey (1859-1952), Pierre Bovet (1878-1965), Roger Cousinet (1881-1973), Célestin Freinet (1896-1966), Rudolf Steiner (1861-1925) pour n’en citer que quelques-uns.

Les pédagogies actives ont un point commun sur lequel tous les pédagogues-chercheurs, théoriciens ou praticiens de ces méthodes s’accordent. Elles se définissent comme un ensemble de démarches, proposant une activité mentale, réfléchie, impliquant l’apprenant de façon telle qu’il mobilise toutes ses facultés, ces démarches l’amenant également à exercer son autonomie et sa responsabilité. L’élève est invité à observer, classer, expérimenter, émettre des hypothèses puis les vérifier, tirer une synthèse, s’auto-évaluer, échanger, communiquer. Il devient donc acteur de ses apprentissages, il s’instruit en agissant.

A cet effet, il dispose de nouveaux outils, parfois spécifiquement créés, comme les fichiers autocorrectifs, les bandes enseignantes, la caisse à sable, sans oublier l’important Fichier scolaire coopératif et le matériel Montessori, tels les cadres à attacher, les lotos, les bobinettes de couleur, la série de cloches et la tour rose.  D’autres moyens sont inspirés d’un matériel existant, repris et adapté à l’enseignement, comme l’imprimerie, le limographe, le flanellographe, l’appareil photographique, l’enregistreur et de nombreux autres.

Les méthodes actives obéissent à certains critères dont les principaux sont :

- les situations pédagogiques proposées doivent être proches de la réalité

- elles sont motivantes et porteuses de sens pour l’élève

- elles mettent en action les facultés de l’élève

- elles favorisent la communication, la collaboration.

Une des activités, parmi beaucoup d’autres, répond à ces exigences : le journal scolaire.

Le premier a été expérimenté en 1917, en Belgique, par Ovide Decroly, mais c’est vers 1925 et sous l’impulsion de Célestin Freinet qu’il acquiert sa pleine maturité.

Ce journal présente des articles et des reportages librement choisis et composés, ainsi que des dessins (sérigraphie, limographe, pochoir, ...). Cette publication est destinée à un public, en général les parents, les amis, les proches ou d’autres écoles avec lesquelles s’opèrent des échanges. Les productions sont individuelles ou réalisées par petits groupes, puis proposées à l’ensemble de la classe. Celle-ci choisit les travaux les plus intéressants qui sont exploités, retravaillés, parfois légèrement modifiés avant d’être publiés.

L’enseignant n’intervient que dans la mise au net du journal et veille à ce que chaque élève ait, au moins une fois dans le semestre ou l’année, une de ses créations éditées. Une fois le contenu prêt, le journal est imprimé (imprimerie, limographe, plus tard machine à écrire, photocopieur, ordinateur), puis diffusé et vendu par les élèves eux-mêmes.

Freinet voyait dans cette activité l’occasion de travailler les textes proposés tant sur le plan formel (écriture, orthographe, vocabulaire, syntaxe) que sur le contenu et y intégrait des éléments du programme obligatoire. Mais, pour lui, la principale vertu du journal scolaire était une pratique active de la citoyenneté.