Néo-béhaviorisme

Néo-Béhaviorisme

Aux béhavioristes tels Edward Thorndike (1874-1949) et John Watson (1878-1958) succèdent d’autres psychologues qui reprennent et développent l’idée de conditionnement répondant, ouvrant ainsi la voie au néo-béhaviorisme. Leurs recherches portent sur la notion de renforcement lequel favorise l'acquisition de certains comportements et en fait disparaître d’autres, selon qu’ils sont positifs (récompenses) ou négatifs (punitions). La récompense est donnée à l’élève ayant fourni la réponse souhaitée au stimulus initial  concourant ainsi à augmenter la probabilité de fixer durablement la conduite attendue. La punition sanctionne une réponse erronée afin de l’effacer. Cette chaîne "stimulus - réponse - renforcement" est désignée par conditionnement opérant.

Burrhus Skinner (1904-1990), le plus important et le plus connu des psychologues de cette génération, est considéré comme le père du néo-béhaviorisme. Ses travaux ont influencé les méthodes d'apprentissage, produit de multiples applications, dont l’enseignement programmé, et introduit de nombreuses démarches, entre autres : 

Celles, d’utilisation courante quel que soit le niveau d’enseignement :

- les questionnaires à choix multiples

- les exercices de classement selon des critères donnés ou de mise en relation par paires de termes, d’objets, d’énoncés comme, par exemple, de verbes et de leur sujet. Ce travail est le lot quotidien des élèves de nos classes vaudoises. 

D’autres plutôt réservées à l’enseignement secondaire :

- l’enseignement assisté par ordinateur (EAO)

- les laboratoires de langues                  

- l’enseignement programmé, souvent utilisé comme outil de rattrapage, de développement ou de formation personnelle.

Ou encore :  

- les machines à enseigner et bandes enseignantes, matériel-type de l’enseignement individualisé, introduites par Célestin Freinet (1896-1966). Ces dispositifs, plus ou moins sophistiqués, souvent élaborés par les maîtres eux-mêmes réunis en séances de travail, sont tombés en désuétude. 

- les fichiers autocorrectifs et les fiches-guides, introduits par Freinet dès les années 1920. 

De multiples méthodes et techniques, inspirées par le courant néo-béhavioriste, ont été développées au cours du XXe siècle et demeurent largement utilisées, de la classe d’école à la formation militaire, en passant par le commerce, l’industrie, etc. Mises en oeuvre dans un cadre approprié et dans des conditions adaptées (par exemple dans l’enseignement individualisé), ces techniques garantissent, pour presque tous les élèves, la maîtrise de la matière enseignée.

Apprendre pour maîtriser (1972, Payot, [1968, Learning for mastery]), ouvrage majeur de Benjamin Bloom (1913-1999), synthèse de ses travaux réalisés dès 1965, ainsi que les recherches de Robert Mager (1923-...) et de Robert Gagné (1916-2002) se situent à la limite entre le néo-béhaviorisme et le cognitivisme.