Gestalt ou théorie de la forme

Gestalt ou théorie de la forme

L’école gestaltiste a été fondée en Allemagne par trois psychologues, qui, dès 1913, s’opposent au  béhaviorisme. Il s'agit de Max Wertheimer (1880-1943), Kurt Koffka (1886-1941), Wolfgang Köhler (1887-1967).

Le terme Gestalt provient du verbe gestalten qui peut être traduit par mettre en forme, donner une structure signifiante, d’où le nom français théorie de la forme. Elle postule qu’un tout est différent de la somme de ses parties. Ainsi, une table chargée de livres, documents, ordinateur évoque un bureau, alors que recouverte d’une nappe, de vaisselle, elle devient une table de salle à manger. Sa  forme a changé. 

Selon les gestaltistes la perception qu’on peut avoir d’un objet n’est pas objective. Elle dépend à la fois de l'environnement dans lequel est placé l'objet et des attentes du sujet. Une caractéristique essentielle d’une situation d'apprentissage est liée au fait qu'elle est perçue d’abord dans sa globalité. Par exemple, lors de la lecture d'un texte, les mots sont lus globalement. Le temps nécessaire pour en lire un est bien inférieur à celui qu'exige l’approche séparée de chacun des éléments qui le composent. Ou encore, lors de la présentation très rapide d'un terme, on ne perçoit pas la suppression d'une lettre. Pour un mot familier, tout se passe comme si la lettre manquante était réellement présente.

Selon les gestaltistes, le cerveau aurait pour fonction de classifier et catégoriser, de rendre cohérent, de regrouper chaque petite représentation avec celles qui lui ressemblent et qui lui sont déjà connues.

On distingue deux domaines d’application de la Gestalt-théorie, l’un en psychothérapie, appliquée encore aujourd’hui avec succès, l’autre en pédagogie.

Dans la méthode gestaltiste, apprendre c'est acquérir de nouvelles connaissances en groupant, organisant les données obtenues, puis en établissant des relations entre des éléments qui jusqu'alors étaient vus comme isolés. Elle insiste sur le rôle actif du sujet dans l'apprentissage. Il s’agit avant tout, pour l’apprenant, de résoudre des problèmes en restructurant les composantes de la situation donnée. Les méthodes, procédés et techniques qui découlent de la Gestalt-Theorie s’inscrivent toutes dans le mouvement des pédagogies actives. Il en est ainsi de celles du contrat, de la résolution des problèmes, et surtout celle du tâtonnement expérimental ou par essai-erreur laquelle demande de choisir une situation, d’en poser très précisément les données et de formuler avec clarté le résultat attendu. Les élèves, en groupe ou individuellement, proposent, dans un premier temps, des pistes qui sont choisies plus ou moins au hasard, puis émettent des hypothèses raisonnées, enfin, ils les vérifient jusqu’à obtenir la réponse. Le rôle de l’enseignant se limitera à quelques interventions mineures, des coups de pouce, des compléments d’information. La phase visible de ce processus d’apprentissage est le phénomène d'insight, soit le passage instantané (un flash) à une restructuration de la perception de la situation que produit l’élève. 

Une autre application de la théorie de la forme se trouve dans les divers aspects de la méthode de résolution des problèmes. Par problème, on entend une situation dans laquelle une personne cherche à atteindre un but et doit trouver les moyens pour y parvenir. Cette méthode comprend quatre étapes :

1.        La préparation : reconnaître l’existence du problème, encoder les données, chercher une première solution.

2.        La (les) restructuration (s) personnelles(s) du problème

3.        L’illumination ou insight : découverte soudaine d’une solution.

4.        La vérification : la solution trouvée correspond-elle bien au problème posé?

Cette théorie s’oppose donc à l’apprentissage par association par le fait qu’elle ne repose pas sur un processus d’amélioration continue de la conduite.